Le contexte

En plein cœur du centre-ville, un immeuble datant du début des années 60, présente des logements du R+1 au R+6 et des commerces en RdC dont l’établissement « Chamallow ».

En plein cœur du centre-ville, un immeuble datant du début des années 60, présente des logements du R+1 au R+6 et des commerces en RdC dont l’établissement « Chamallow ».

« Chamallow » est un établissement ouvert tous les jours de 17h à 02h. Il propose à sa communauté une programmation variée en fonction des jours et des plages horaires, comme par exemple :

  • des cafés littéraires,
  • des tables ouvertes,
  • des rassemblements artistiques, 
  • des soirées ambiance lounge, 
  • des soirées dansantes avec musique d’ambiance (niveau sonore modéré inférieur à 90 dBAÀ énergie sonore égale, l’oreille humaine perçoit moins bien les sons graves (basses fréquences) que les aigus. Pour tenir compte de cette caractéristique de l’audition, les acousticiens adaptent le décibel tel qu’il est mesuré par un sonomètre en atténuant les basses fréquences selon une courbe de pondération dite « pondération A », comme le fait l’oreille pour les bruits courants. Le niveau de bruit est alors exprimé en dBA.Cette unité dBA, qui représente tant bien que mal le niveau sonore global du bruit tel qu’on l’entend, est utilisée presque systématiquement dans la pratique, notamment dans les réglementations sur le bruit. L’acoustique est une des rares sciences physiques qui a adapté ses unités et ses indicateurs à l’humain, au prix d’une certaine complexité pédagogique, tout simplement parce que l’ouïe est un sens, et que c’est cela qui nous intéresse !
    Voir aussi : RESSOURCES / Lexique Courbe d'explication dBA
    )
  • et bien d’autres activités.

Jusqu’à ce jour l’établissement ne recevait aucune plainte du voisinage par rapport à son activité et sa programmation intérieures, mais uniquement par rapport à la présence de clientèle aux abords de l’établissement.

Le gérant (M. GAIL*) a souhaité dynamiser sa programmation en proposant plus de divertissements afin de faire vivre son lieu. Il propose ainsi : 

  • des soirées à thèmes (années 80, karaoké),
  • des soirées DJ avec des sets musicaux.

Son système de diffusion a été modifié en conséquence (sans conseil particulier d’un acousticien et sans étude préalable EINSVoir aussi : CADRE RÉGLEMENTAIRE / Obligations réglementairesPosséder une EINS à jour). Certains éléments ont été ajoutés, tels que : 

  • des enceintes, 
  • des caissons de basses,
  • des tables de mixage DJ.

Le niveau sonore au sein de l’établissement devient alors beaucoup plus élevé. Cela provoque une modification du paysage sonore de l’immeuble, qui est constatée par les riverains. Par conséquent, on parle de désordres acoustiques.

M. GAIL se retrouve confronté à une autre gestion : les allées et venues incessantes de son voisinage au sein de son établissement demandant de baisser le son lors des programmations.

Persuadé d’avoir fait appel à des professionnels pour l’installation de son système son, M. GAIL ne souhaite pas changer son organisation.

Le conseil syndical, voyant la situation des riverains stagner, a déposé auprès de la préfecture un dossier de plaintes contre l’établissement.

L’établissement « Chamallow » est alors confronté aux problématiques suivantes : 

  • Toute communication avec le voisinage est tendue, voire impossible, 
  • Une EINS doit être réalisée sous 1 mois, 
  • Des travaux doivent être entrepris si nécessaires deux mois après la réalisation de l’EINS.

Le gérant se retrouve donc contraint de faire appel à un acousticien afin de mettre en conformité l’activité de son établissement.

*Les noms ont été changés

 

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Crédit photo : Pixabay - Niek Verlaan

La mission proposée par l'acousticien

L’acousticien est déjà dans une situation en phase de litige dû à la méconnaissance du directeur concernant les lois et réglementations applicables pour ce type d’établissement.

Au vu du contexte, l’acousticien propose différents conseils à suivre tels que :

  • La prise des mesures acoustiques :
    • L’analyse de la situation initiale au regard réglementation applicable : EINSVoir aussi : CADRE RÉGLEMENTAIRE / Obligations réglementairesPosséder une EINS à jour,
    • L’analyse des fuites acoustiques entre l’établissement et le voisinage plaignant,
  • La rédaction d’un cahier des charges acoustiquesVoir aussi : RESSOURCES Exemples de cahiers des charges d'EINS en vue d’éventuels travaux,
  • L’assistance en phase travaux,
  • La réception acoustique post-travaux et post limiteur acoustique,

La situation entre l’établissement et la copropriété est telle qu’aucun lien avec les plaignants ne peut être établi par M. GAIL ainsi que par l’acousticien.

1ère étape : les mesures acoustiques

Un premier lien avec la préfecture et le service d'hygiène et salubrité de la ville est acté afin d’expliquer à ladite copropriété (sceptique du fait que l’établissement souhaite établir dorénavant une étude acoustique) la mission de l’acousticien.

Une date commune est finalement trouvée afin que tout le monde puisse être représenté. Sont présents : 

  • La préfecture de police, 
  • Le service communal d'hygiène et de santé de la Ville,
  • Le président du conseil syndical de la copropriété plaignante,
  • M. GAIL, 
  • Les plaignants,
  • L’acousticien en charge de la mission.

Un tour de table est effectué afin d’écouter les desideratas des plaignants et retrouver un climat de confiance.

La mission de l’acousticien peut ainsi être expliquée au voisinage tout en précisant la neutralité de sa position. Pour ce faire, le professionnel du son explique aux plaignants que : 

  • L’accessibilité aux appartements des plaignants devient indispensable pour statuer d’un point de vue réglementaire quant à la conformité ou non de l’établissement « Chamallow », 
  • Les appartements des plaignants à l’aplomb et à proximité d’une gaine technique (si présence) doivent être étudiés pour être dans la situation la plus contraignante, 
  • Les appartements doivent être inoccupés durant l’intégralité des mesures, 
  • Les conditions météorologiques doivent être favorables (pas de vent, pas de pluie, pas de neige) ; 
  • Les mesures acoustiques seront réalisées en 2 temps :
    • Établissement « Chamallow » inoccupé de toute clientèle et personnel
    • Établissement « Chamallow » occupé lors d’une soirée DJ avec des sets musicaux

Quatre appartements sont alors choisis, à savoir :

  • Appartement 1 de M. REAL* en R+1:
    • Situé à l’aplomb de l’établissement,
    • Gaines techniques des eaux usées et eaux potables traversant l’appartement et communes à celles de l’établissement,
    • Appartement parfaitement isolé vis-à-vis des bruits en provenance de la rue.
  • Appartement 2 de Mme BAPTISTE* en R+1:
    • Situé en diagonale de l’établissement,
    • Appartement parfaitement isolé vis-à-vis des bruits en provenance de la rue.
  • Appartement 3 de M. MARTIN* en R+2:
    • Situé à l’aplomb de l’établissement,
    • Gaines techniques des eaux usées et eaux potables traversant l’appartement et communes à celles de l’établissement,
    • Appartement moyennement isolé vis-à-vis des bruits en provenance de la rue.
  • Appartement 4 de Mme BLAISE* en R+2 :
    • Situé à l’aplomb de l’établissement,
    • Gaines techniques des eaux usées et eaux potables traversant l’appartement et communes à celles de l’établissement,
    • Appartement moyennement isolé vis-à-vis des bruits en provenance de la rue.

*Les noms ont été changés.

Cependant, M. REAL refuse par courriel de donner l’accès à son logement pour réaliser la campagne de mesures acoustiques.

La préfecture propose que les mesures soient tout de même réalisées dans les autres appartements et que la plainte de M. REAL soit classée sans suite.

L’acousticien explique au gérant que la situation est favorable mais n’est pas idéale. En effet, l’appartement de M. REAL se trouve être la situation la plus contraignante d’un point de vue acoustique. Sauf que, c’est M. REAL qui est à l’initiative du dossier de plaintes concernant les nuisances sonores. Dans l’hypothèse d’un changement de propriétaire de l’appartement 1, l’établissement ne se retrouvera pas en conformité vis-à-vis du nouvel occupant et le dossier de plainte pourra être rouvert.

L’acousticien explique alors à M. GAIL qu’une date commune pour réaliser les mesures doit être statuée avec les 3 autres plaignants, et qu’il doit confirmer par un courrier recommandé avec accusé de réception aux 4 plaignants la date proposée.

M. REAL, ayant pris connaissance du courrier recommandé, refuse de nouveau catégoriquement toute accessibilité à son appartement.

Malgré la situation les démarches suivantes sont à prendre. Il faudrait :

  • Réaliser tout de même les mesures malgré le risque potentiel d’un changement de propriétaire de l’appartement 1 ? 
  • Convaincre M. REAL de l’intérêt des mesures pour le bien-fondé de sa plainte et de la viabilité économique de l’établissement « Chamallow » ?

L’acousticien demande qu’une réunion informelle soit de nouveau organisée en présence uniquement de : 

  • M. GAIL, 
  • M. REAL, 
  • La préfecture et le service de la Ville, 
  • L’acousticien, 
  • Le président du conseil syndical de la copropriété.

Suite à cette dernière réunion, M. REAL a pu exprimer sa crainte quant à l’intrusion d’une personne tierce chez lui et a pu être rassuré quant au périmètre de l’intervention.

Une date d’intervention a pu être ainsi obtenue et confirmée par écrit par courrier recommandé avec accusé de réception.

Analyse de la situation initiale et des fuites acoustiques

En milieu inoccupé

Suite à la campagne de mesures acoustiques en milieu inoccupé, la non-conformité de l’établissement est confirmée sur l’ensemble du spectre 125 à 4 kHz. Il s'agit du nombre de variations par seconde de la pression acoustique. Elle se mesure en HERTZ (Hz). Les fréquences se classent en trois catégories: les infrasons (en dessous de 20 Hz);les fréquences moyennes (de 20 à 20000Hz) et les ultrasons (>20000Hz).
considéré par la réglementation.

Il a pu ainsi être observé les points suivants : 

  • Performance d’isolation faible sur l’ensemble du spectre vis-à-vis de l’appartement 1 et de l’appartement 2, 
  • Performance d’isolation de la façade faible de l’établissement,
  • Réverbération importante de la piste de danse de l’établissement, 
  • Gaine technique source de pont phonique entre l’établissement et les appartements 1,3 et 4 ;
  • Plancher haut de l’établissement limitant d’un point de vue acoustique, 
  • Système de diffusion fixé à-même (sans système de désolidarisation) les poutres porteuses de l’établissement générant des vibrations importantes, 
  • caissons de basses posés sans système de désolidarisation sur le plancher bas de l’établissement générant également des vibrations importantes, notamment avec une musique chargée dans les basses fréquences (63Hz / 125Hz / 250Hz)La fréquence, exprimée en Hertz (Hz, nombre d’oscillations par seconde), correspond au caractère plus ou moins grave ou aigu d’un son. Les basses fréquences sont très présentes dans les musiques dites actuelles. Elles sont perçues dans le voisinage comme des bruits sourds et répétitifs (souvent exprimés comme des « boum-boum »). On divise en général cette gamme de fréquences comme suit (à titre indicatif) :très basses fréquences ou sub-basses de 30 Hz à 63 Hz,fréquences basses de 63 Hz à 250 Hz,fréquences bas-médiums de 250 Hz à 500 Hz.La particularité des basses fréquences, qui correspondent à des grandes longueurs d’ondes, est qu’elles se propagent très facilement aussi bien à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur (elles se propagent à grande distance). Une autre particularité de ces ondes de basses fréquences est qu’à l’intérieur d’un grand volume, elles peuvent engendrer des modes d’énergie stationnaire qui rendent leur mesurage complexe (grande variation d’intensité selon le lieu).
  • Musique nettement audible :
    • Dans les parties communes (couloirs) du R+1 au R+6 de l’immeuble via un placard technique, 
    • Dans la rue (portes et fenêtres de l’établissement « Chamallow » fermées).

Le niveau sonore maximal mesuré dans l’établissement atteint 93 dBA.

Or, les calculs de contraintes vis-à-vis des riverains n’autorisent qu’un niveau sonore à 85 dBA, ainsi qu’une limitation de 10 à 15 dBL’oreille humaine traite l’information qu’elle reçoit de telle manière que « plus le bruit augmente, physiquement, autrement dit plus le tympan vibre fort, plus la perception physiologique que l’on a, la sensation auditive, augmente lentement ».L’oreille transforme ainsi des multiplications du bruit en petites additions de la perception auditives (les matheux auront reconnu la fonction logarithmique). C’est pour cette raison que les acousticiens expriment l’intensité de la sensation auditive sous forme d’une échelle de niveau sonore exprimée en décibel (dB). Cette échelle en dB est évidemment liée au phénomène physique qu’est le bruit mais elle traduit la sensation auditive que l’on a de ce phénomène dans notre oreille. Les appareils de mesure du bruit, les sonomètres, sont conçus pour reproduire ce fonctionnement de l’appareil auditif humain et évaluer les niveaux sonores de cette manière, exprimés en décibel.
dans les basses fréquences.

M. GAIL doit donc faire face à la réalité des mesures :

 

En milieu occupé

Suite à la campagne de mesures acoustiques en milieu occupé lors d’une soirée avec des sets DJ (musique de type électro), des observations complémentaires ont pu être ainsi faites par l’acousticien, à savoir : 

  • Forte affluence de clientèle entre minuit et 02h du matin 
  • Clientèle présente dans la rue de l’établissement mais également clientèle des autres établissements de la même rue créant des désordres acoustiques pour l’ensembles des copropriétés voisines.
  • Caissons de basses déplacés au fur et à mesure de la soirée pour augmenter la taille de la piste de danse ;
  • Enceintes ponctuelles rajoutées pour augmenter le niveau sonore ;
  • Porte d’accès de l’établissement 30% du temps ouverte pour allers/venues et renouvellement de l’air ;
  • Porte d’accès aux sanitaires 80% du temps ouverte (à proximité des gaines techniques) ;
  • Niveaux sonores se rapprochant de celui mesuré en milieu inoccupé, avec des pics dans les hautes fréquences ;
  • Niveau sonore global mesuré à 98 dB(A) environ sur les 30 minutes les plus bruyantes 
  • Niveau sonore global mesuré à 101 dB(A) environ avec l’indicateur L10** (indicateur permettant de détecter les pics de bruit).
  • Bruit de la clientèle au sein de l’établissement audible dans l’appartement 1 (bruits de pas, cris…)

Ces éléments ont ainsi permis d’identifier précisément l’origine des bruits ainsi que les fuites acoustiques. Des points d’améliorations ont étés fait dans le but de rendre conforme l’établissement vis-à-vis de la réglementation en vigueur.

** L'indice statistique L10 représente le niveau de pression acoustique pondéré A qui est dépassé pendant 10% de l’intervalle de temps considéré.


 

Rédaction d'un cahier des charges acoustiques en vue d'éventuels travaux

Objectifs acoustiques de l'étude 

Les mesures acoustiques en milieu occupé et en milieu inoccupé ont permis au professionnel du son de définir le niveau sonore idéal au sein de l’établissement.

Néanmoins, devant l’impatience des riverains face à la situation, un limiteurUn limiteur est un appareil électronique équipé d’un microphone dont l’installation permet de garantir le non-dépassement des valeurs de réglages prescrites dans l’EINS. En cas d’atteinte du niveau prescrit, le limiteur peut soit atténuer le signal audio de la sonorisation (destiné aux discothèques ou bars musicaux)soit couper l’alimentation du système de diffusion (destiné aux salles des fêtes, salles polyvalentes).
acoustique est installé et ainsi paramétré/dimensionné : environ 85 dBA en global, avec un spectre assez faible en basse fréquence.

Il est également précisé à M. GAIL que :

  • Le limiteur acoustique doit s’appliquer sur l’ensemble du système de diffusion et de sonorisation fixe de l’établissement 
  • Tout élément extérieur au système fixe doit être proscrit lors des soirées

 

Dispositions constructives

L’ensemble du cahier des charges peut alors être rédigé par l’acousticien. Les solutions retenues sont les suivantes :

  • Concernant la structure :
    • doublage horizontal du plancher haut,
    • doublage de tout poteau et poutre structurelle,
    • dépose et mise en œuvre d’un double châssis vitré extérieur,
    • encoffrement des réseaux eaux usées et eaux potables apparents,
    • encoffrement des gaines techniques communes à l’immeuble,
    • chape acoustique sur le plancher bas de l’établissement.
  • Concernant le flux de la clientèle:
    • création d’un sas pour l’entrée,
    • ferme-porte pour la zone sanitaire.
  • Concernant la qualité d’écoute :
    • modification des emplacements de diffusion afin d’obtenir une diffusion plus homogène pour le public, 
    • traitements absorbants en mural et en plafond. 
  • Concernant le système de diffusion :
    • choix des emplacements des caissons de basses fixes
    • désolidarisation des systèmes de diffusion et caissons de basses, 
    • emplacement du limiteur acoustique.
  • Concernant le renouvellement de l’air:
    • Mise en place d'un équipement assurant le renouvellement de l’air de l’établissement « Chamallow » avec dispositions constructives associées pour respecter la réglementation concernant les bruits de voisinage (silencieux acoustiques, grilles acoustiques, gaines double peau, …)

La phase travaux

Budget trop important - Que faire ?

M. GAIL n’avait pas réalisé que des travaux de grande ampleur devraient être réalisés pour pouvoir exercer sans gêne son activité. Un budget total de plus de 60 000 € HT est nécessaire (après analyse des devis) alors qu’il l’avait estimé initialement à 10 000 € HT. Autrement dit, le directeur de l’établissement ne peut pas redémarrer son activité post-travaux, en raison de la somme trop élevée à payer. De plus, il ne bénéficie d’aucune aide et ne possède ni trésorerie, ni fonds de roulement.

M. GAIL souhaite ainsi savoir si son projet (soirées avec des sets DJ, …) est apprécié par sa clientèle et si cela mérite d’investir une telle somme, faute de quoi, des travaux mineurs seraient réalisés pour atteindre un niveau sonore moins élevé ce qui entrainerait cependant, l’annulation de son projet.

M. GAIL lance un appel à projet via une plateforme de crowdfunding auprès de sa clientèle/communauté.

En moins de 4 semaines, la plateforme devient virale grâce aux réseaux sociaux, aux forums et à la presse, sans oublier l’aide de la ville et de l’acousticien. Plus de 35 000 € sont alors réunis.

Par ailleurs, la plateforme crowdfunding a permis à l’établissement de se faire connaitre et ainsi d’augmenter sa cote de popularité auprès de la collectivité, des riverains, ce qui permet au directeur d’augmenter son chiffre d’affaires.

Un prêt travaux à faible taux est alors contracté avec la banque afin de combler la somme manquante.

 

 

Les travaux - Comment gérer ?

Obtenir le montant des travaux visant à suivre le cahier des charges acoustiques ne signifie pas que le plus dur est fait. Le choix de l’entreprise est primordial. Cette dernière doit comprendre à la lecture d’une étude acoustique la complexité du dossier et toutes les contraintes nécessaires à la bonne réalisation du projet.

L’acousticien accompagne M. GAIL dans le choix des entreprises afin de s’assurer que ces entreprises (souvent un peu plus chères que les concurrentes) soient compétentes en acoustique.

Le professionnel du son est présent lors de l’exécution des travaux afin de vérifier tous les éventuels points singuliers, les défauts de mise en œuvre, les détails de mise en œuvre au niveau des jonctions. Par ailleurs, il valide l’ensemble des produits choisis par l’entreprise.

La durée du chantier étant de 5 semaines (au plus court pour redémarrer le plus rapidement possible), 10 visites de chantier ont été assurées par l’acousticien, à raison de 1 à 3 visites de chantier par semaine.

 

Fin des travaux

Levées des réserves - Je peux reprendre l'activité ?

L’acousticien assure une dernière visite pour s’assurer que tout est bien mis en œuvre. Par ailleurs, il accompagne l’entreprise qui installe la sonorisation selon son cahier des charges et prérègle le limiteur acoustique au niveau sonore défini dans l’étude acoustique pour travaux. L’acousticien réalise quelques essais acoustiques dans l’établissement pour vérifier les mises en œuvre de certains éléments.

Il prévient M. GAIL que tout est aux normes pour enclencher une nouvelle étude d’impact acoustique EINS mais qu’en attendant, aucune soirée ne doit être organisée pour la simple et bonne raison que le limiteur doit être adapté au résultat des dernières mesures.

L’acousticien prévient également que le voisinage n’ayant pas été gêné par des soirées avec un niveau sonore élevé depuis la première étude d’impact acoustique (environ 10 mois), sera à l’affût du moindre bruit potentiel.

Etude d'impact acoustique EINS - Réception

Le directeur de l’établissement reprend attache avec tous les plaignants et apprend que M. REAL a vendu son appartement entre temps. Les nouveaux propriétaires (M. et Mme BARNAUX*) ne sont pas au courant du litige qu’il y avait entre l’établissement « Chamallow » et la copropriété ; ils ne souhaitent pas donner l’accès pour réaliser les essais acoustiques.

Une nouvelle médiation est organisée entre tous les partis afin de : 

  • Constater la fin des travaux 
  • D’expliquer le nouveau protocole de mesures 
  • De sensibiliser chacun des plaignants sur l’importance de ces tests 
  • De convenir d’une date d’intervention acceptable pour tout le monde

M. et Mme BARNAUX acceptent finalement que les essais soient réalisés selon les conditions explicitées par l’acousticien.

M. GAIL prévient par courrier recommandé avec accusé de réception l’ensemble des partis pour la date convenue.

Les mesures de réception acoustique sont concluantes : 

  • Absence de transmission vibratoire entre le système de diffusion / sonorisation et l’enveloppe interne de l’établissement 
  • Sonorisation légèrement audible dans la rue 
  • Sonorisation inaudible dans les parties communes 
  • Sonorisation légèrement audible dans l’appartement R+1 (en considérant une diffusion à 106 dBA dans l’établissement pendant les tests) 
  • Diffusion homogène au sein de l’établissement 
  • Qualité d’écoute atteinte 
  • Clientèle intérieure non-audible au sein des parties communes et des appartements

Le niveau sonore admissible au sein de l’établissement passe dorénavant à 102 dBA sur 15 minutes avec un spectre chargé en basses fréquencesVoir aussi : LEXIQUE / Basses fréquences.