La présente page vise à fournir des éléments d’information sur les différents appareils dont un lieu diffusant des sons amplifiés à fort niveau sonore pourrait être amené à s’équiper.
Afin de respecter les seuils réglementaires de protection du public et/ou les valeurs réglementaires d’émergence visant à protéger le voisinage, il peut être nécessaire de mettre en place un limiteur, sur préconisation le cas échéant de l’EINS. Un limiteur est requis pour chaque salle exploitée. Par ailleurs, la réglementation prévoit que, dans certains lieux, soient réalisés l’enregistrement des niveaux sonores auxquels le public est exposé (avec conservation des fichiers d’enregistrement pendant 6 mois) ainsi que l’affichage de ces niveaux sonores. La mesure et l’affichage des niveaux sonores, quand elles s’imposent réglementairement, concernent chacune des salles ou scènes diffusant des sons amplifiés.
Ainsi, les éléments indiqués ci-après présentent le minimum requis au regard de la réglementation mais aussi ce qui est souhaitable et ce qui est optionnel. Il est à noter que dans les cas où la réglementation n’exige pas ces équipements, cela peut présenter un intérêt de s’équiper de tels appareils, aussi bien pour les obligés (par exemple pour leur permettre de justifier en cas de contrôle que leur lieu n’est pas « fautif ») que pour le public (par exemple pour lui permettre de s’informer des niveaux auxquels il est exposé et adopter des comportements protégeant son audition).
Dans les cas où l’EINS établit que les émergences réglementaires ne peuvent être respectées, il convient de réaliser des travaux d'isolation acoustique après avis d'un bureau d'étude en acoustique. Lorsque ceux-ci ne peuvent être menés, le recours à un limiteur acoustique peut être envisagé.
Si le système de sonorisation est capable de développer plus de 102 dBA et/ou 118 dBC aux points les plus exposés accessibles au public (94 dBA et 104 dBC dans le cas des spectacles jeunes publics), la mise en place d’un limiteur peut permettre d’assurer le respect des niveaux maximum d’exposition du public. Ce limiteur est accompagné d'un système d'affichage. Le cahier des charges sera fourni par un bureau d'étude en acoustique sur la base d’une étude préalable (mesures acoustiques in situ suivant un protocole approprié, identification des points les plus exposés accessibles au public, visibilité de l'afficheur, etc.).
Le cahier des charges du (ou des) limiteur(s) (choix du nombre de micros, de capteurs accessoires, du mode de communication, des performances audio…) sera assuré par un bureau d'études en acoustique, sur la base d’une étude préalable (identification des riverains, mesures acoustiques). Le réglage (étalonnage des points de référence, fonction de transfert par bande de fréquence…), sera effectué par un bureau d'études en acoustique, assisté éventuellement de l'installateur du (ou des) limiteur(s). Enfin, c'est encore un bureau d'études en acoustique qui délivrera sous sa responsabilité une attestation d'installation conforme.
La fonction « limiteur » consiste à empêcher tout dépassement des niveaux de pression acoustique par rapport aux valeurs de consigne.
La fonction « enregistrement » consiste à stocker et à restituer les données initiales et d’exploitation dans une mémoire, de manière non volatile, sans possibilité d’effacement par l’opérateur.
La fonction « affichage » consiste à informer de manière visuelle de l’évolution des niveaux sonores.
Ce type de limiteur fonctionne par coupure de l’alimentation électrique de l’équipement de sonorisation. Il doit asservir les alimentations électriques de l’installation de sonorisation. La coupure est provoquée par le dépassement des valeurs de(s) consigne(s) mesurées.
Ce type de limiteur ne doit être utilisé que pour les salles ne disposant pas de sonorisation à demeure, où le seul moyen d’action est la coupure de l’alimentation électrique arrivant à la sonorisation. Si le niveau sonore maximum qui a été défini par l’EINS est dépassé (niveau Leq en dBA et/ou en dBC) pendant le temps déterminé par l’installateur, la sanction intervient sous forme de coupure de l’énergie électrique pendant 10 secondes. Un deuxième dépassement sera sanctionné de la même façon. La coupure est définitive après plus de deux dépassements dans l'heure, et le réarmement ne peut s'effectuer que par l’installateur. Certains exploitants et autres obligés (exemple d’un maire louant la salle des fêtes de sa commune) peuvent avoir un intérêt à avoir recours à ce type de limiteur.
Une catégorie de limiteur à coupure (catégorie 1b de la norme NF S31-122) permet, en plus de la mesure en niveau global pondéré A et en niveau global pondéré C, la mesure en niveaux par bande d’octave, ce qui offre des possibilités d’optimisation du niveau global de diffusion.
* Obligatoire lorsque l’ouverture des fenêtres modifie le niveau sonore autorisé, et modifie donc l’EINS. En absence de contacteurs d’ouvrant, on réglera le niveau maximum sur la configuration la plus défavorable à l’exploitation.
En présence d’une installation fixe, un limiteur par régulation offre l’avantage de limiter le niveau sonore maximum à la valeur fixée par l’EINS, mais sans coupure du son.
Deux types de limiteurs à régulation existent :
Remarque : Tous les limiteurs sont dotés d’une fonctionnalité d’affichage, mais selon les modèles, cette fonctionnalité ne correspond pas à ce qui est requis par le décret du 7 août 2017 (nécessité d’un affichage visible à la fois par les professionnels du son et par le public). Dans les lieux où cet affichage est obligatoire, il faut impérativement lui associer un afficheur visible par le public.
Pour les limiteurs par niveau spectral :
* Attention : la diffusion par technologie sans fil (bluetooth) est incompatible
Pour les limiteurs par niveau spectral :
Pas de limitation par bandes fines, ce qui peut nécessiter le couplage à un processeur de signal numérique (DSP) dans les situations où le professionnel du son souhaite maîtriser totalement la coloration tonale introduite par la limitation.
Une autre catégorie de limiteur (catégorie 3 de la norme NF S31-122) consiste en un système complexe de limitation-enregistrement-affichage destiné à réguler des ensembles à l’aide d’un ou de plusieurs microphones gérés par un ensemble de périphériques ou par une centrale de type micro-ordinateur. Les données recueillies par chaque microphone doivent être stockées par un enregistreur.
Ce type de limitation est plutôt adapté au cas d’une sonorisation destinée aux spectacles vivants ou à des salles de grands volumes, de volumes complexes, ou modulaires.
La mesure directe par le microphone du limiteur du niveau global en dBA ou en dBC peut être transposée au point de réception étudié par un simple décalage constant.
Attention toutefois au risque de voir cette mesure entachée d’une erreur importante si le spectre sonore du signal musical diffusé n’est pas pris en compte. Les prescriptions en matière d’installation, de réglage et de contrôles des liliteurs sont posées par la norme NF S31-122-1 (version 2017).
La valeur globale calculée du LAeq et LCeq est dépendante de la largeur spectrale sur laquelle sont effectués les calculs. Lorsque la musique diffusée est riche en basses fréquences, ne pas prendre en compte la largeur spectrale de la bande d'octave centrée sur 31 Hz peut minorer le niveau sonore en dBC de quelques dB. Quoique non obligatoire, la prise en compte de cette bande d'octave est donc fortement conseillée (voir ci-dessous Fonctionnalités optionnelles).
L’afficheur a pour double fonction :
L’afficheur doit donc doit être installé à proximité du système de contrôle de la sonorisation et être visible à la fois par le professionnel du son et par le public. Si besoin, des écrans (tablette…) reliés à l’afficheur peuvent être disposés à plusieurs endroits du lieu pour faciliter l’information du public sur les niveaux sonores auxquels il est exposé.
* : Si le microphone est installé en un point qui n'est pas représentatif de la zone d'écoute du public, une correction doit être appliquée sur la base de la fonction de transfert mesurée entre le point de référence de la zone d'écoute et l'emplacement du microphone.
Le bon fonctionnement de l’afficheur doit être vérifié au moins tous les deux ans sur site.
Sous 15 jours, l’intervenant extérieur réalise une attestation qu’il transmet au responsable. C’est ce document que ce dernier devra présenter aux agents de contrôle le cas échéant.
L'attestation doit comporter un certain nombre d'informations obligatoires :`
- vérification périodique de l’afficheur :
Le bon fonctionnement de l’afficheur doit être vérifié tous les deux ans par un organisme extérieur. À l’issue de la vérification, ce professionnel réalise une [attestation] qu’il transmet à l’obligé. C’est ce document que ce dernier devra présenter aux agents de contrôle le cas échéant.
Pour tout appareil assurant les fonctions d’affichage, d’enregistrement ou de limitation (ou les trois à la fois), au moins tous les trois ans, un calibrage de la chaîne de mesure doit être effectué par un service compétent. Ce calibrage doit être enregistré comme tout événement. Le constructeur précise dans sa notice la procédure de calibrage de l’appareil.